Déclaration conjointe des présidents des groupes d’amitié France-Égypte

amitie-france-egypteLa déclaration commune des présidents des groupes d’amitié France-Égypte de l’Assemblée Nationale et du Sénat, marque un pas positif.

Philippe FOLLIOT, Député du Tarn, Président du groupe d’amitié France-Égypte de l’Assemblée nationale
Catherine MORIN DESAILLY, Sénatrice de Seine-Maritime, Présidente du groupe d’amitié France-Égypte du Sénat

Elle soutient la position du Dr. Ahmed el Tayeb, Imam d’Al Azhar, ainsi que des dizaines de millions de manifestants qui clament leur refus de tout repli fondamentaliste et la remise en cause de l’équilibre entre communautés et particulièrement les minorités dont les Coptes.

Elle appelle à une réconciliation nationale, mentionne le statut particulier qui lit les deux pays, et propose un dialogue stratégique franco-égyptien avec le gouvernement intérimaire de Hazem El Beblawy.

Dans sa lettre-réponse, l’OFEDH a demandé que les recommandations positives de cette déclaration soient suivies par la politique étrangère française. L’organisation a suggéré l’initiation de quelques chantiers proposés à la Direction du Moyen Orient de la Présidence de la République, dans le cadre d’un accompagnement actif de la France au processus démocratique.

Le texte de la Déclaration

Alors que les appels au calme se multiplient après les violentes manifestations qui ont dégénéré depuis vendredi dernier dans les rues du Caire, notamment aux abords de la mosquée Al-Fath, de la place Ramsès et des sit-ins de Rab’a al-Adawyea, la prise de position du Docteur Ahmed El-Tayeb, Cheikh de l’Université El-Azhar, appelant à la retenue tout autant qu’à la raison, doit être entendue et soutenue.

La violence ne peut ainsi être une alternative aux solutions politiques. Ces dernières existent pourtant et devraient ainsi guider les pas du gouvernement intérimaire de Hazem Al Beblawy, vers la réconciliation nationale que nous, présidents des groupes d’amitiés parlementaires entre nos deux pays, appelons ardemment de nos vœux le plus rapidement possible. Cela fait deux ans que, par dizaine de millions, les Égyptiens descendent dans les rues pour dire leur volonté d’ancrer enfin et durablement la démocratie au cœur de la plus peuplée des nations arabes.

Ils clament leur ferme refus de tout repli fondamentaliste ou remise en cause du fragile équilibre entre communautés – en premier lieu desquelles vis-à-vis de la minorité catholique et copte. Ils doivent ainsi être entendus. Grande Nation souveraine, pivot régional stratégique de stabilité, à la fois carrefour et passerelle au sein du monde arabo-musulman entre le continent africain et le Moyen-Orient et au cœur de la région trans-méditerranéenne l’Égypte ne saurait basculer dans le chaos et la guerre civile sans graves conséquences pour le fragile équilibre militaire moyen oriental, alors même que l’état d’urgence a été décrété pour une période d’un mois à partir de mercredi.

Face à la gravité et l’urgence de la situation, il nous semble que la France pourrait inciter plus fermement ses partenaires à parler d’une même voix, non seulement au sein du Comité politique et de sécurité (COPS) du Conseil européen, comme elle tente de le faire laborieusement. Elle pourrait ainsi prendre l’initiative de proposer, à travers un dialogue franc et direct vis-à-vis du gouvernement intérimaire, d’aider ce dernier à la mise en place d’un processus électoral rapide, manière la plus éclatante de témoigner par les urnes, du refus de fracturer davantage la société égyptienne.

A la veille de la conférence des ambassadeurs qui vient clore une certaine inertie diplomatique estivale, la France doit profiter de son statut diplomatique particulier pour initier d’emblée ce chantier dans le cadre du dialogue stratégique franco-égyptien, laissé quelque peu en jachère depuis la mise en sommeil du projet d’Union pour la Méditerranée, sans en déléguer néanmoins la mise en œuvre à d’autres et avant que d’autres n’en prennent l’initiative.

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