L’OFEDH à l’OSCE pour une réforme de la pensée et de l’idéologie religieuses
L’organisation Franco-égyptienne pour les Droits de l’Homme, était à la conférence annuelle de l’OCSE, « the Human Dimension Implementation Meetings (HDIMs) », ce 11 septembre 2017.
Son président Jean Maher, a présenté une série de mesures qui devraient être engagées pour contrer le terrorisme. Le texte de son allocution ci-dessous.
L’occident a été fortement touché par les attentats terroristes ces 3 dernières années : 39 attentas, 361 morts et 1568 blessés. Aucun pays n’est épargné ; Charlie Hebdo, Hyper-Cacher et Bataclan en France, Copenhague, Bruxelles, Charleroi, Nice, Moscou, Berlin, Saint-Petersbourg, Stockholm, Manchester, Londres, Hambourg, et récemment Barcelone, Cambrils, et Turku en Finlande. Les mesures anti-terroristes sont à saluer mais le monde occidental doit s’y atteler pour éradiquer la source de l’expansion de l’idéologie de mort. Il doit réaliser que le mouvement djihadiste, incapable d’un affrontement direct avec l’occident, propagera partout la haine, la peur et la mort en frappant « les kafara-infidèles » et en ruinant le économies des puissances occidentales. La guerre contre le terrorisme ne se fera pas seulement par les armes et le nombre de policiers, mais surtout par une modification de la pensée et de l’idéologie religieuses.
Pour cela il faut accompagner les mesures prises par Al-Azhar, la plus haute autorité de l’Islam sunnite. Elle doit répondre à la demande du président Sissi pour réformer l’enseignement religieux et éviter d’exporter des idéologies extrémistes. Une des réponses d’Al Azhar est sa récente proposition de projet de loi contre la haine. Or il ne s’agit pas de mesure efficace. Créer plus de lois détournera l’attention vers des discussions futiles. Il servira à donner à l’établissement religieux plus de pouvoir pour imposer son point de vue sur tous les citoyens. Les articles de ce projet interdisent toute critique de l’aspect divin, des prophètes et apôtres, des livres sacrés, et des épouses et compagnons du Prophète, Tout prétexte de liberté d’expression, de créativité, ou d’information n’y échappera pas. La loi prétend protéger la société des tentatives d’inculquer de fausses idées de la religion qui incitent à la haine et à la discrimination Elle empêche la discussion en débat public dans les médias, des questions doctrinales controversées.
A première vue, il paraît comme tentative sérieuse pour contrer l’idéologie extrémiste terroriste. Mais ceci n’est pas vrai car
1 – L’article 53 de la constitution égyptienne prévoit toutes ces idées
2 – Les dispositions du projet de loi d’Al-Azhar contre la haine, dans son ensemble, ne condamnent pas des groupes tels que Daesh et ne s’opposent pas aux pensées de fermeture. Au contraire, elles restreignent la liberté d’opinion, de créativité et de débat sur l’héritage islamique et le discours religieux répandu aujourd’hui. Elles s’opposent à toute doctrine autre que le sunnite et interdit tout débat, idée, comportement ou déclaration concernant les épouses du Prophète de l’Islam et de ses compagnons.
3 – Ce projet de loi, ainsi que les articles supplémentaires qui avaient été ajoutés au Code pénal que les innovateurs, penseurs et chercheurs appellent à leur abrogation concernent le blasphème et mépris des religions.
4 – Les dispositions de cette loi visent à la fermeture de la rénovation et la monopolisation du dossier religieux par l’institution Al-Azhar, qui devrait immédiatement commencer à changer ses programmes et à modifier ses manuels d’enseignement qui contiennent des centaines de faits sur lesquels se réfèrent les extrémistes pour leurs idées et leurs plans.
En conclusion : l’occident et les pays de l’OSCE doivent encourager Al Azhar. Ceci ne doit pas se limiter à écouter ses représentants invités en Europe, qui ne se traduit que par des discours inutiles sur la tolérance, des photos, des interviews et du déclaratif. Cet encouragement pourra se réaliser par la coopération en formant une commission sérieuse de suivi de la réforme religieuse réclamée par le peuple égyptien à travers une demande claire du président de la république. Les changements doivent être concrets avec des effets mesurables. Elles auront un impact direct pour stopper le terrorisme en occident.
> La vidéo de la présentation :
L’OSCE, qui compte 57 États participants en Amérique du Nord, en Asie et en Europe, est la plus grande organisation de sécurité régionale du monde. Elle oeuvre en faveur de la paix, de la démocratie et de la stabilité pour plus d’un milliard de personnes.