Agression de familles coptes dans le village de El Karm à Menya le 29 mai 2016

femme-copteLe vendredi 29 mai une agression s’est déclenchée dans le village El Karm, près d’Abou Qorqas – El Minia, en raison d’une supposée liaison entre un garçon chrétien et une fille musulmane. La mère du garçon, âgée de plus de 70 ans, a été humiliée publiquement en la mettant à nue et en la traînant dans la rue.

Une voisine musulmane l’a secourue en la couvrant de ses propres vêtements. Environ 300 personnes ont agressé plusieurs familles chrétiennes voisines, et ont mis le feu dans sept habitations. Les réseaux sociaux ont propagé la nouvelle alertant ainsi les médias.

Le président El-Sissi a dénoncé ce scandale et a promis que les coupables seraient recherchés et punis. Le Ministère de l’Intérieur a publié un communiqué indiquant avoir arrêté un des coupables et être en recherche pour l’arrestation des autres.

L’OFEDH exprime toute sa solidarité à l’égard des victimes, et salue cette prise de position du président égyptien. Elle dénonce la négligence des autorités locales qui pourtant étaient prévenues de ces menaces. La ferme prise de position du président Sissi, et les arrestations des coupables présumés pour les traduire devant la justice, marquent un tournant.

L’OFEDH félicite les avocats des victimes qui refusent la « séance de réconciliation » et les appelle à tenir ferme contre ces tentatives. Elle appelle à mettre fin à ces pratiques bédouines importées, durant lesquelles les victimes perdent leur droit et les agresseurs sont innocentés. Le refus de ces séances contribuera à l’évolution du pays vers un État de droit.

Depuis le début de son mandat en juin 2014, El-Sissi a élevé sa politique prônant un islam pacifique et tolérant, au-delà des antagonismes religieux alimentés par les régimes précédents et surtout par les frères musulmans. Cet événement démontre que l’empreinte des frères musulmans, des salafistes et plus largement de l’extrémisme religieux, est toujours présente dans la société égyptienne

Nous espérons que la justice égyptienne ira jusqu’au jugement et à la condamnation de tous les protagonistes de cette affaire, et plus généralement vers une répression croissante de toutes les formes de discrimination religieuse en Égypte, se montrant ainsi digne d’un état de droit où tous les citoyens sont égaux.

Face à l’influence grandissante de l’intolérance et de l’extrémisme religieux auquel le monde entier est en proie aujourd’hui, la défense des minorités et de la liberté de culte doivent être une priorité pour tous les dirigeants et pour la communauté internationale. L’OFEDH soutient et encourage toute initiative qui promeut l’unité du peuple égyptien, ce peuple du Nil à l’histoire millénaire, et se réjouit particulièrement de l’attitude du gouvernement actuel face à ces agressions.

> Le communiqué de presse

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