Daech revendique l’assassinat d’un prêtre copte dans le Nord Sinaï
Un prêtre copte égyptien a été tué hier par balles dans le nord de la péninsule du Sinaï, dans l’est de l’Égypte, une attaque revendiquée par le groupe jihadiste État islamique (EI).
Raphaël Moussa, 46 ans, a été mortellement atteint lorsqu’un homme non identifié lui a tiré dans la tête dans la localité d’al-Arich, a indiqué Boulos Halim, un porte-parole de l’Église. La victime venait d’assister à une messe à l’église et se trouvait près de sa voiture au moment de la fusillade.
Le ministère de l’Intérieur a indiqué dans un communiqué que le prêtre avait été tué par un inconnu après s’être rendu auprès d’un mécanicien pour réparer sa voiture. Dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux, la branche égyptienne de l’EI a revendiqué l’attaque, en affirmant que ses hommes avaient tiré sur le prêtre accusé de « combattre l’islam ».
En juillet 2013, un autre prêtre copte avait été tué par balles dans la même localité, trois jours après la destitution par l’armée du président islamiste Mohammad Morsi. Des pro-islamistes avaient ensuite attaqué et incendié des dizaines d’églises et de maisons chrétiennes, accusant la minorité copte d’avoir soutenu le renversement de Morsi.
« La situation générale à al-Arich et dans le Nord-Sinaï est menacée, a dit M. Halim. Beaucoup de gens (chrétiens) sont partis. » La minorité copte, qui représente moins de 10 % de la population égyptienne, se plaint depuis plus de vingt ans de discriminations et de harcèlement systématique.
Par ailleurs, le président al-Sissi a appelé les dignitaires religieux à « corriger » les discours sur l’islam pour aider à lutter contre les extrémistes. Les érudits musulmans, même au début de l’ère musulmane, s’étaient élevés contre des paroles erronées attribuées au prophète Mohammad, a-t-il dit dans un discours retransmis à la télévision, déplorant que jusqu’à présent, « il n’a pas été possible de trouver le moyen adéquat pour faire face à l’extrémisme ».
L’OFEDH dénonce cet attentat, le terrorisme islamiste est l’expression la plus radicale du fondamentalisme religieux dont souffrent les Égyptiens depuis plusieurs années.